Si vous vous êtes déjà intéressé à la notion de QI, vous avez peut-être entendu parler de “l’effet Flynn”.
Ce terme désigne l'augmentation continue des scores aux tests de QI (notamment dans les pays développés) sur plusieurs générations au cours du XXe siècle.
C’est un argument qu’adorent les gauchistes et “environnementalistes” car il laisse supposer que des améliorations de l’environnement peuvent conduire à une augmentation du QI. Ainsi, ils en concluent immanquablement que toutes les différences de QI (qu’elles soient entre des individus ou entre des groupes) s’expliquent essentiellement par des différences d’environnement (par exemple, de milieu social, ou d’éducation).
À première vue, l’effet Flynn est donc un coup dur pour les héréditaristes, mais ce n’est en réalité pas le cas lorsqu’on approfondit le sujet. Il est nécessaire pour le comprendre de faire intervenir une deuxième notion fondamentale : le facteur g. Le facteur g, ou "facteur d’intelligence générale", est une mesure de l’efficacité du fonctionnement cognitif d’un individu.
Voyons quelle est la différence subtile entre g et le QI :
Pour voir les choses simplement, le QI est une moyenne des performances sur les principales capacités cognitives d’une personne. Celles-ci sont par exemple : la maîtrise du langage, les capacités visuo-spatiales, le raisonnement, la mémoire, le calcul, la rapidité…
Dans un premier temps, on peut donc voir le QI comme une “moyenne générale” appliquée aux capacités cognitives.
Pourquoi est-ce pertinent de faire une moyenne qui "réduit l'intelligence à une seule variable" ?
Tout simplement parce que toutes les différentes capacités cognitives mesurées par un test de QI sont corrélées entre elles. Et ces corrélations sont très élevées, souvent de l’ordre de 0,6 à 0,9 (cf “The g factor” d’Arthur Jensen).
Cela signifie donc que les gens qui performent bien sur quelques tâches cognitives ont également tendance à bien performer sur toutes les autres, et vice-versa. On trouve une corrélation positive entre toutes les “formes d’intelligence”, et c’est la raison pour laquelle la notion d’intelligence générale (ou facteur g) est pertinente.
Pour être plus précis, le facteur g désigne le facteur commun à toutes les facultés mentales, ou plus précisément la variance partagée existant entre plusieurs mesures de capacités cognitives.
A partir de là, on peut en déduire que :
Le QI et le facteur g ne sont pas la même chose. Un test de QI essaie de mesurer le facteur g, mais il n'y parviendra que de façon imparfaite.
Chaque sous-test d'un test de QI est plus ou moins "chargé en g" (c’est-à-dire corrélé à g), donc il mesure plus ou moins bien le facteur g. Un test de QI composé de sous-tests très "chargés en g" mesurera mieux le facteur g. A l'inverse, un sous-test de QI peu chargé en g mesurera davantage des "compétences cognitives spécifiques" (qu’on peut noter “s”) plutôt que le facteur g.
En résumant cela grossièrement à une équation simple : QI = g + s
Maintenant que cette notion subtile est comprise, revenons à l'effet Flynn :
Effectivement, les scores de QI ont augmenté au cours du XXe siècle... mais le psychologue danois Jan te Nijenhuis a prouvé que l'effet Flynn ne portait justement PAS sur le facteur g ! Autrement dit, les scores sur des compétences cognitives spécifiques ont augmenté, ce qui a fait augmenter les résultats au tests de QI, mais sans que notre intelligence générale (g) augmente.
Pourquoi est-ce important de savoir que l’effet Flynn ne portait pas sur g ?
Si vous lisez ces lignes, vous savez probablement que le QI est une notion importante dans la mesure où il est positivement corrélé à des traits objectivement désirables, à la fois pour un individu (réussite scolaire, niveau social, salaire), et aussi pour une société (moins de criminalité, moins de comportements anti-sociaux, etc).
Mais ces corrélations se font essentiellement avec le facteur g, et non pas avec les compétences cognitives spécifiques. Ainsi, l’effet Flynn a permis une augmentation des scores de QI, mais pas une augmentation de g, qui est la variable qui nous intéresse réellement, puisque c’est elle qui a un pouvoir prédictif élevé.
Comment peut-on concilier l’effet Flynn avec le phénomène de dysgénisme ?
J’ai évoqué dans mon article Substack précédent le concept de dysgénisme, qui correspond au fait que dans les pays occidentaux, les individus les plus intelligents sont également ceux qui font le moins d’enfants.
Ce phénomène de fertilité dysgénique devrait mécaniquement mener à une détérioration du potentiel génétique lié à la cognition. Cela avait déjà été remarqué dans les années 1930 par le psychologue Raymond Cattell. On aurait donc dû s’attendre à voir le QI baisser au cours du XXe siècle… mais c’est l’inverse que nous avons mesuré (effet Flynn). On parle ainsi du “paradoxe de Cattell”.
Mais ce paradoxe n’en est plus un lorsque nous prenons en compte les enseignements que je vous ai partagés dans cet article. C’est notamment Michael Woodley of Menie qui a théorisé une explication de ce phénomène avec son modèle de co-occurrence :
En même temps que la fertilité dysgénique provoquait une diminution du facteur g d’intelligence générale, les améliorations de l’environnement dans les pays développés au cours du XXe siècle ont été tellement significatives qu’elles ont permis d’augmenter les scores au test de QI (en améliorant les capacités cognitives spécifiques). Maintenant qu’un plafond a été atteint en termes de gains environnementaux accessibles, la baisse de g ne peut plus être masquée, et on constate depuis désormais 10 à 30 ans (selon les pays) un plafond puis une baisse des scores au test de QI.
Les améliorations de l’environnement ont permis d’améliorer des capacités cognitives spécifiques, mais n’ont pas influencé le facteur g qui décroît depuis plus d’un siècle, bien qu’on ne le mesure que maintenant sur le QI.
Pour revenir à l’équation simplifiée que j’ai évoquée précédemment :
QI = g (essentiellement génétique) + s (peut être amélioré par l’environnement)
Que peut-on en déduire à propos des différences de QI moyen entre groupes de populations (par exemple entre blancs et noirs aux Etats-Unis) ?
Vous n’êtes pas sans savoir que des populations différentes ont en moyenne des QI différents (cf la désormais fameuse carte du QI). Aux Etats-Unis, la moyenne de QI des blancs est de 100 tandis que la moyenne des afro-américains est d’environ 85.
L’origine de cet écart d’une quinzaine de points est probablement l’un des sujets scientifiques les plus controversés et brûlants actuellement, en raison du terrorisme intellectuel imposé par la gauche sur ce sujet. Le débat sur l’origine de cet écart oppose :
les “héréditaristes” qui pensent que cet écart est au moins en partie d’origine génétique
les environnementalistes qui pensent que cet écart est intégralement d’origine environnementale
Il est évident que je suis partisan de la thèse héréditariste, mais en réalité toute personne un tant soi peu honnête et qui s’est confrontée aux données accessibles sur le sujet sera d’accord avec cette thèse. La question qui se pose est ensuite d’évaluer la “part d’origine génétique” de cet écart, et je tends à penser qu’elle est d’environ 70% à 80% pour l’écart blancs-noirs aux Etats-Unis, pour des raisons que je détaillerai dans un autre article.
Mais pour en revenir à l’effet Flynn, la compréhension affinée de ce phénomène nous permet d’appuyer la thèse héréditariste :
En effet, il est désormais bien établi que les différences de QI entre groupes ethniques dans les pays occidentaux correspondent essentiellement à des différences en termes de facteur g !
Autrement dit, c'est le facteur g qui est à l'origine des différences de QI entre populations, et non pas les compétences spécifiques. Or l'effet Flynn porte sur les compétences spécifiques… et non sur le facteur g.
Donc "l'espoir" que les effets environnementaux à l'oeuvre dans l'effet Flynn puissent résorber les différences de QI entre populations n'est pas fondé, et cet argument des environnementalistes tombe à l'eau.
1 - 0 pour les héréditaristes. Vous savez désormais quoi répondre la prochaine fois qu’un gauchiste vous parlera de l’effet Flynn en pensant que c’est l’argument ultime pour défendre son égalitarisme.